L’audit social dans le cadre de la reprise d’une entreprise n’est pas qu’une fable

Un repreneur s’établissait
Dans le cours des affaires cédées
A lui par un homme fatigué.
Un inspecteur survint à jeun,
La dispute au creux des reins,
Et que le droit en ces lieux attirait.
« Donnes-moi tous les dossiers de tes salariés »
Dit ce quidam d’un ton élevé.
« Tu seras bien châtié de tes infractions. »
« Sire, répond le repreneur, que votre Inspection
Ne se mette pas en colère.
Voici les contrats clairs
Que mon prédécesseur signait,
Les lettres disciplinaires qu’il envoyait,
Et les licenciements qu’il prononçait. »
« Où sont les contrats à durée déterminée,
Ceux à temps partiel, qui par écrit motivé,
Doivent être détaillés et signés ?
Que fais-tu des articles L.1224-1,
L.1224-2 du Code du Travail, hein ?
Où sont les déclarations préalables
A l’embauche, entrepreneur minable ? »
« Mais Sire, reprit le repreneur,
Je viens d’arriver dans cette demeure,
Ce n’est pas moi, c’est le cédant ! »
« L’article 1224-1, ignorant,
Te donne la responsabilité
De la société dans sa totalité !
Tu exploites plus de 11 salariés,
Où sont leurs représentants désignés ?
Ceux-là, ne sont-ils pas discriminés ?
Hommes, femmes, qu’en est-il de l’égalité ?
La durée du travail à 35 heures est passée,
Les heures supplémentaires sont-elles payées ? »
« Sire, vous ne m’épargnez guère avec votre code, vos lois,
Seule la comptabilité m’a été montrée du doigt,
Les éléments financiers ont été décortiqués
Rien n’a été dans les affaires sociales analysé…
Pourquoi ne me suis-je pas fait conseiller
Avant de délier ma bourse et m’engager… »
« Tu paieras pour ceux que je n’ai pu attraper ».
Un procès-verbal fût dressé par l’Inspecteur,
Qui jeta le repreneur dans le malheur,
Se débattant dans l’étau
De l’administration, des tribunaux,
Du droit du travail et du droit pénal
Moralité : économiser l’audit social,
Pour trop vite vouloir être puissant….
Combien en a-t-on vu se casser les dents ?    

Florence MERCADE-CHOQUET